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FCDE inaugurera son nouveau fonds dans quelques semaines, probablement vers la fin du premier trimestre 2026 : son LBO majoritaire sur Hemeria, concepteur d’équipements critiques pour les professionnels de la défense et du spatial, a été signé et est en attente de son closing. Il y co-investit avec BNP Paribas Développement, déjà présent depuis plusieurs années aux côtés de son équipe dirigeante : la PME de 64 millions d’euros de chiffre d’affaires a vu le jour dans sa configuration actuelle en 2019, suite au spin-off d’une partie des activités de Nexeya à l’occasion de sa vente à Hensoldt. Avec son futur actionnaire de contrôle, elle prévoit d’achever sa transition managériale – le binôme de dirigeants en place depuis cinq ans va se partager les postes de directeur général et de président -, renforcer ses capacités industrielles – elle possède au total cinq sites – et s’attacher à accroître ses positions dans le domaine de la « souveraineté spatiale ». Elle est notamment active sur le marché des nano-satellites, dont elle a lancé sa propre constellation, et autres ballons stratosphériques ; elle souhaite se développer dans le domaine de l’analyse et de l’exploitation des données émises par ces appareils. L’autre pan de ses métiers touche à des systèmes critiques (conversion de puissance, radars…) pour les armées et les industriels de la BITD, dans lesquels Hemeria va aussi chercher à étendre ses capacités. Dans les deux cas, des acquisitions pourraient être envisagées ; quatre ont déjà été menées à bien par le passé.

FCDE : Brice Carlot, Benoît Sellam, Thibaut David, Julien Foucault. Hemeria : Nicolas Multan, Aymeric Bessière, Jean-Yves Rivière, Philippe Gautier, Marc Hababou

Après avoir passé près de quatre ans dans le portefeuille de FCDE, suite à son spin-off du groupe CNIM, Bertin Technologies s’apprête à changer à nouveau d’actionnaires : le duo Fremman Capital/Chequers Capital a en effet remporté les enchères lancées fin mai et négocie en exclusivité son rachat. Son closing est prévu pour fin mars-début avril 2026. A son arrivée, FCDE a bien sûr commencé par mener à bien la sortie complète du groupe CNIM : l’équipe de direction de ce qui en était une business unit est restée en place mais toutes les fonctions support et le système IT ont dû être reconstitués. Comme souvent dans ces cas-là, l’autre enjeu a été de redonner à l’entité les moyens de se développer en allouant des capex au renforcement de ses capacités industrielles – Bertin conçoit et fabrique des instruments de détection (de radiations, d’émissions chimiques…) et d’optronique – et commerciales. Son usine principale a ainsi quasiment doublé de taille et quatre build-up ont été réalisés (VF Nuclear, Environics Oy, Icohup, Alpao). Le fonds a réinvesti pour aider à leur financement, assuré principalement par le prêteur Kartesia. Sa dette a été refinancée en 2024, occasionnant au passage une dividend recap. Entre 2022 et aujourd’hui, Bertin a vu son chiffre d’affaires passer de 90 à 180 millions d’euros.

FCDE : Réjean Guern, Brice Carlot, Jules Bosser, Julien Foucault. BNP Paribas Développement : Luc Pascal. Bertin : Bruno Vallayer, Philippe Godefroy, Pierre Montjean. Chequers Capital : Aurélien Klein, Marie-Céline Etcheber, Mathieu Mauri. Fremman Capital : Olivier de Vregille, Lars Blokstra, Anaël Le Youdec, Cyrille Kervyn

Shift4Good a réinvesti dans la société espagnole Bound4blue à l’occasion de sa série B de 44 millions de dollars, devenant ainsi son principal actionnaire deux ans après être entré à son capital. Ce nouveau tour est mené par le fonds singapourien Octave Capital et son homologue norvégien Katapult Ocean ; tous deux sont suivis par Motion Ventures (Singapour), le family office Odfjell (Norvège), le ReOcean Fund (Monaco), GTT Strategic Ventures (France), Kai Capital et Innvierte (Espagne). Le groupe LDA (Louis Dreyfus Armateurs) est également actionnaire de la société depuis 2023 mais n’a pas participé à cette levée. Bound4blue a mis au point une technologie de propulsion vélique (inspirée du mouvement des voiles) destinée aux armateurs et professionnels du transport maritime. Alors qu’elle n’avait installé que deux de ses dispositifs en 2023 pour mener des tests chez ses premiers clients, elle est passée depuis dans une phase de déploiement plus marqué avec 12 « voiles » mises en place sur sept bateaux. Son carnet de commandes compte 50 dispositifs et la levée intervient précisément pour lui permettre de le mettre en œuvre. Cela suppose de financer du BFR mais aussi d’étoffer ses équipes techniques, tout en continuant son effort commercial pour amplifier ses ventes auprès des principaux transporteurs mondiaux. Bound4blue souhaite aussi se renforcer sur ses deux marchés prioritaires que sont l’Europe et l’Asie – elle a pris des positions en Chine, en Corée du Sud et au Japon – avant d’envisager des développements aux Etats-Unis et au Moyen-Orient.

Capza est à la manœuvre du nouveau LBO, le cinquième, mené sur le groupe Myrium, anciennement connu sous le nom de Rougnon et qui a été accompagné par le passé par LBO Partners, Andera Partners, Tikehau et, depuis 2022, par Chevrillon. Celui-ci cède sa place tandis que Bpifrance, qui a participé à plusieurs opérations, réinvestit une nouvelle fois. A la différence des précédentes transactions, les fonds sont majoritaires dans celle-ci, dont le closing est attendu fin 2025-début 2026, alors que la société ouvre une nouvelle page de son histoire suite à sa transition managériale : sa famille fondatrice conserve une petite partie du capital et plusieurs dirigeants historiques, non opérationnels, sortent. Actif sur le marché de la rénovation du bâtiment, sur les segments du résidentiel privé et public et du tertiaire privé, et dans les domaines de l’enveloppe du bâtiment et du génie climatique et électrique, Myrium souhaite consolider ses positions en Ile-de-France et amplifier son expansion en province. Elle s’est déjà implantée dans le sud-ouest via des acquisitions et vise désormais les grandes métropoles françaises pour y décliner son modèle de plateforme multi-métiers. Une réflexion va aussi être menée quant à un possible développement international. Le groupe réalise 410 millions d’euros de chiffre d’affaires.

Capza : Thibault Chatagnon, Antoine Druais, Antoine Forgeard, Thomas Lavack, Juliette Doblin. Amundi Private Equity Funds : Frédéric Labia, Romain Rouge, Ghaiane Hamdadou. Chevrillon : François de Guitaut, Charles Best, Jean-Baptiste Boucher. Bpifrance : Ronan Lefort, Guillaume Boccamaiello, Fabrice Cacoub

Le fonds américain Elephant investit l’intégralité des 10 millions d’euros récemment levés par Evertrust. Fondé en 2017, rentable, jusqu’à présent autofinancé, cet éditeur français de logiciels est spécialisé dans la gestion des certificats numériques. Entre l’extension des parcs IT des entreprises, l’essor du quantique capable de casser les systèmes de cryptographie classiques, et la réduction légale de la durée de vie des certificats, un nouveau champ des possibles s’ouvre que l’entreprise souhaite couvrir avec son actionnaire. Cela passera essentiellement par son expansion internationale, avec dans un premier temps une concentration de ses efforts sur la zone EMEA. Evertrust prévoit des développements à très court terme au Benelux et dans la région DACH, puis en Europe du Sud et en Afrique, ainsi qu’au Moyen-Orient en s’appuyant sur son réseau de distributeurs. En 2024, la société a réalisé 3,5 millions d’euros de chiffre d’affaires.

Corma a constitué un tour de table à dominante française et anglo-saxonne à l’occasion de sa levée d’amorçage de 3,5 millions d’euros. Elle a été menée par XTX Ventures, suivie par Tuesday Capital, Kima Ventures, 50 Partners et Olympe Capital, et complétée par Plug & Play et des business angels, à ses côtés depuis son pré-seed de 650 000 euros datant de fin 2023. La start-up a développé une plateforme logicielle d’ « identity access management » et de « software asset management », embarquant des agents IA, afin d’aider des scale-up, PME et ETI à gérer au mieux leur parc IT et à en optimiser les coûts et le ROI. Avec les capitaux fraîchement levés, elle va poursuivre le développement de la deuxième version de son produit, et notamment de certains agents IA destinés à comparer les prix, la compatibilité avec l’architecture IT ou encore la sécurité de tel ou tel logiciel. Elle va aussi accélérer sa commercialisation en France et en Europe.