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Le capitalisme familial a parfois ses raisons que la raison ignore. C’est précisément la mission que s’est attribuée Matthieu Leclercq, fondateur de For Talents, que d’aider des familles à assurer au mieux la transmission d’une entreprise à la génération suivante en prenant en compte certes l’aspect financier, mais aussi le relationnel et l’affectif. Lui-même membre d’une éminente famille d’entrepreneurs, les Mulliez – son père Michel Leclercq est un cousin du patriarche Gérard Mulliez, fondateur d’Auchan –, il a dû se résoudre à lâcher la présidence de Decathlon faute de voir son mandat renouvelé en 2018. Il a alors décidé de mettre son patrimoine au service de la transmission d’entreprises familiales, dotant For Talents des fonds propres nécessaires à son activité en tant qu’actionnaire majoritaire aux côtés de son équipe de 13 personnes.
« Notre stratégie est centrée sur le passage de flambeau d’une génération à une autre au sein d’un bloc actionnarial majoritaire, avec pour objectif que l’entreprise à transmettre reste dans le giron de la famille fondatrice. Si l’opération consiste à en céder le contrôle, nous n’y participons pas, résume Benjamin Teszner, part­ner chargé des investissements de For Talents. Dans ce domaine, le vrai sujet n’est pas tant financier qu’émotionnel, ce qui rend parfois les échanges quelque peu irrationnels. Lorsqu’un fondateur ou un dirigeant depuis plusieurs dizaines d’années s’apprête à passer la main, ce facteur affectif rentre forcément en ligne de compte et doit être géré au risque de passer à côté de quelque chose. C’est pourquoi il nous faut avoir une connaissance fine du mode de fonctionnement des personnes qui composent le bloc familial majoritaire et mesurer ce que nous appelons la “systémie familiale”. Si nous ne pouvons pas aller sur ce terrain, nous ne ferons pas l’opération. »

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