« Pleine d’humour, exigeante mais empathique, Céline André aimait beaucoup venir sur les chantiers avec nous et rencontrer les équipes sur le terrain », Xavier Barbaro, Neoen
« Talent confirmé » du private equity, selon l’intitulé du Grand prix des talents féminins qui lui a été décerné le 17 octobre dernier, Céline André est arrivée dans le monde de l’investissement après presque dix ans en cabinets d’avocats. Après avoir fait ses armes chez Bpifrance, elle a rejoint Eiffel IG en 2021.
La « voie royale » pour rejoindre un fonds de private equity passe, pour bon nombre de professionnels, par un début de carrière en banque d’affaires ou en cabinet de conseil en stratégie. Généralement, la transition vers le monde de l’investissement se fait assez naturellement après deux ou trois ans, avec toutefois le risque de constituer des équipes dont tous les membres se ressemblent et présentent sensiblement les mêmes caractéristiques. Pour se prémunir de cette uniformité, des chemins de traverse, moins fréquentés, amènent parfois quelques gouttes de sang neuf et des expertises différentes à un collectif. Céline André fait partie de ces professionnels arrivés au capital-investissement par l’une de ces voies originales, dont le point de départ a été le droit et la vie en cabinets d’avocats. « J’aimais la capacité qu’ont les avocats à apporter des solutions à leurs clients. Je me suis vite aperçue que le droit pénal n’était pas pour moi et que j’étais davantage intéressée par le monde de l’entreprise et le M&A. Après la fac de droit de Lille, j’ai été admise à l’Edhec (programme Grande école), où j’ai pu réaliser plusieurs stages qui m’ont confirmée dans cette voie », retrace la lauréate du Grand prix des talents féminins de France Invest, catégorie Talent confirmé.
Elle rejoint donc le cabinet Gide Loyrette Nouel en 2004 en tant que jeune collaboratrice, ouvrant ainsi une première période de onze ans au cours de laquelle elle va côtoyer des investisseurs et des chefs d’entreprise, mais avec sa casquette de praticienne du droit. Après Gide, Céline André est embarquée dans le spin-off à l’origine de Veil Jourde en 2006, puis, en 2012, rejoint le FSI, ancêtre de Bpifrance. « Après neuf ans en cabinets d’avocats M&A français, j’ai ressenti une forme de frustration liée au fait que nous ne savions pas pourquoi notre client voulait faire telle ou telle opération capitalistique ni ce qu’il se passait après la finalisation du deal. En rejoignant la direction juridique du FSI, je me suis rapprochée un peu plus des enjeux opérationnels des entreprises qui faisaient appel à nos services et cela m’a beaucoup plu », poursuit-elle, rappelant que son père a dirigé plusieurs sociétés avant de se lancer lui-même dans l’entrepreneuriat une fois que ses quatre enfants avaient trouvé leur voie.
Eiffel Investment Group
>>> Quatre stratégies composent la plateforme Eiffel IG, représentant, à la fin de juin 2024, plus de 6,5 milliards d’euros d’encours. Toutes sont mâtinées d’impact, en particulier celles de dette privée et d’infrastructures : la première intègre désormais des critères d’impact dans la sélection de tous ses financements, qu’ils soient réalisés par son fonds d’unitranche ou par celui de dette senior, et la seconde est centrée sur des actifs liés à la transition énergétique. L’engagement extra-financier d’Eiffel est également porté par sa stratégie de capital-développement Essentiel, incarnée par un fonds doté de 300 millions d’euros à son closing initial en février 2021 et qui devrait être déployé aux deux tiers d’ici à la fin de l’année. La plateforme, participation d’Impala, est aussi active sur les marchés cotés en small et midcap et sur le sujet de l’ouverture du private equity à la clientèle patrimoniale à travers ses fonds Alto.
Repères
>>> Née à Lille
>>> 1996-2002 : faculté de droit Lille 2, Edhec
>>> 2004-2006 : Gide Loyrette Nouel
>>> 2006-2012 : Veil Jourde
>>> 2012-2021 : FSI devenu Bpifrance, au pôle juridique (2012-2016) puis à l’investissement
>>> Depuis 2021 : Eiffel Investment Group