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De gauche à droite : Jean-Bernard Meurisse (Initiative & Finance), Rémi Carnimolla (3i France) et Louis Godron (Argos Wityu)
De gauche à droite : Jean-Bernard Meurisse (Initiative & Finance), Rémi Carnimolla (3i France) et Louis Godron (Argos Wityu) / D.R.


Alexandre Lefebvre (Silverfleet) et Laurent Bénard (Capza)

L’autre sujet clé est la planification des impacts financiers de la reprise de l’activité. « L’enjeu aujourd’hui pour nos participations est de protéger au maximum leur niveau de trésorerie d’avant-confinement. Nous pouvons anticiper avec la reprise un mouvement de consolidation dans certains secteurs et nous analysons avec nos dirigeants les opportunités de build up à actionner », témoigne Benjamin Cohen, directeur associé d’Inter Invest Capital. « Beaucoup d’entreprises ont largement entamé leurs réserves de cash. Selon la pente de la reprise, certaines entreprises pourraient se retrouver en situation de trésorerie tendue en devant commander et payer leurs matières premières d’abord, reconstituer leurs stocks avant de vendre et d’être payées par leurs clients. Elles peuvent avoir besoin de recourir à des prêts et utiliser les aides du gouvernement tel que le PGE. Tout se joue maintenant avec les banques. Si ces prêts ne sont pas possibles ou insuffisants, c’est à ce moment que nous pourrions être sollicités afin de renforcer les fonds propres, prévient de son coté Rémi Carnimolla, chez 3i. Il y a aussi des risques de bris de covenants qui pourraient générer un afflux de requêtes vers les banques. Ces questions de financement nous occupent beaucoup en ce moment, le reste du temps étant consacré à anticiper la reprise. Par exemple, pour des activités B2C, il nous faut essayer de prévoir comment pourraient évoluer les comportements des consommateurs après la crise et adapter nos plans marketing.»

Vers une « nouvelle normalité »

Cette problématique de la demande est cruciale pour que le redémarrage de l’activité se passe au mieux. Mais difficile aujourd’hui d’anticiper son évolution : certains secteurs à l’arrêt pendant le confinement pourraient bénéficier d’un effet de rattrapage, d’autres peuvent d’ores et déjà faire une croix sur leur exercice 2020… « Nous nous donnons six mois pour évaluer au mieux la demande future, prendre une nouvelle série de mesures et réévaluer régulièrement la situation », précise Alexandre Lefebvre, pour Silverfleet. D’ores et déjà, note Louis Godron, « l’activité reprend avec une certaine vigueur en Chine. La supply chain aval a déjà redémarré et la demande commence à repartir après deux mois d’arrêt complet en février et mars. »


Benjamin Cohen (Inter Invest Capital) et François Véron (Newfund)

Résolument engagé dans la préparation du redémarrage, UI Gestion a lancé de son côté son programme Avenir à destination des dirigeants de ses participations. « Nous avons réalisé et diffusé, avec des sociétés de conseil partenaires de l’Académie UI, un guide de recommandations clés pour aider nos entrepreneurs à anticiper et mener à bien la reprise de leur activité. Quatre actifs stratégiques sont couverts : les RH, les clients et la relation commerciale, la capacité financière (dette et couverture des risques) et la logistique/production. Pour approfondir chacun de ces thèmes et traiter des problématiques plus spécifiques, des calls de deux heures sont organisés entre les dirigeants et les experts de notre Académie», détaillent Michel Déprez et Olivier Jarousse, associés gérants d’UI Gestion. Lancé le 6 avril, ce programme a été utilisé dès les trois premiers jours par 60% des entreprises du portefeuille et les experts avaient répondu en moins de 24h à près de 70 questions.

Dans la même idée, Newfund a accéléré la mise en place d’une plateforme destinée à faire vivre sa communauté d’entrepreneurs : « Nous avions un projet de collaboration structurée au sein du portefeuille, révèle François Véron. Nous l’avons approfondi compte tenu de la situation actuelle en organisant des webinaires avec des intervenants extérieurs comme un médecin, un juriste ou encore l’essayiste Nicolas Baverez. »

Quoiqu’il en soit, tous les acteurs du private equity ont bien conscience que le redémarrage bien sûr se fera mais qu’il sera sans doute chaotique. Le principe même du déconfinement général étant d’ores et déjà exclu, tout le monde a les yeux rivés sur la prochaine échéance, le 11 mai, pour tenter de reprendre une vie à peu près normale.

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