Pierre-Antoine de Selancy et Augustin Duhamel, les Frenchies du NAV financing

Amis depuis près de trente ans, Pierre-Antoine de Selancy et Augustin Duhamel sont aussi complices en affaires depuis plus de quinze ans et la fondation de 17Capital. Complémentaires et en même temps parfaitement alignés, se connaissant par cœur, ils président ensemble aux destinées de ce pionnier du NAV financing.

Dans le monde de la finance internationale, toutes les tendances et les innovations partent généralement des États-Unis et arrivent, au bout de quelques années, sur le marché européen via la City londonienne. Toutes ? Non ! Une exception au moins continue à faire les beaux jours de 17Capital, société de gestion fondée en 2007-2008 par Pierre-Antoine de Selancy et Augustin Duhamel : le NAV financing. « Nous avons réalisé notre premier investissement aux États-Unis en 2010, avec une contrepartie du Minnesota. Si une offre comme la nôtre avait existé outre-Atlantique à ce moment-là, il ne fait aucun doute que notre client ne serait pas venu nous chercher en Europe, rappellent-ils. En outre, c’est bien en Europe, et a fortiori en France, que nous avons démarré notre activité, puisque notre toute première opération a consisté à refinancer un portefeuille de co-investissements d’Altamir en juin 2009. »

Les deux compères avaient réalisé quelques mois plus tôt un closing initial modeste de 23,1 millions d’euros avec leur premier fonds et se heurtaient alors à la difficulté d’être « une first time team, avec un first time fund sur une first time strategy, dans le contexte de la grande crise financière », comme le dit Augustin Duhamel. Pour autant, « nous étions convaincus de notre projet et qu’il y avait un besoin pour des GPs de pouvoir accéder à des sources de financement alternatives. Nous n’avions pas de plan B, même si les deux premières années n’ont pas été simples : nous étions partis installer 17Capital à Londres en laissant nos familles à Paris et nous faisions les allers-retours le lundi et le vendredi. Elles sont venues nous rejoindre plus tard que ce qui était initialement prévu, mais les choses ont tout de même fini par se mettre en place ».

Passages en entreprise

Face à cette adversité, les deux Frenchies ont d’abord et avant tout pu compter l’un sur l’autre et sur la solidité de leur binôme. Celui-ci s’est constitué à Hong Kong au milieu des années 1990, entre les étages de la tour Paribas et le Flying Pig, un café dans lequel ils avaient l’habitude de se retrouver pour décompresser. « J’avais été envoyé à Hong Kong par PAI, que j’avais rejoint à ma sortie de l’EMLyon, pour y réaliser des opérations de capital-­développement minoritaire sur le bilan de la banque. J’avais découvert cet univers de la finance à 17 ans grâce à un livre décrivant la vie à Wall Street et évoquant des grandes figures de ces métiers et cela m’avait donné envie », raconte Pierre-Antoine de Selancy.