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L’équipe d’Albarest Partners a le sens du teasing. Dans sa carte de vœux pour 2024, construite autour du motif de la montagne qui irrigue la marque depuis sa création en 2019, elle a fait figurer un petit parapente en train de sauter d’un sommet enneigé. Sur sa voile figure « Albacap 2 » comme une annonce de la mise en route prochaine de son deuxième millésime small cap. « Nous avons démarré au début de juin la levée de notre deuxième fonds avec l’espoir d’en réaliser le closing initial entre la fin de cette année et le début de 2025. Nous avons déjà reçu plusieurs accords fermes de LPs, principalement parmi les souscripteurs de notre premier vintage, mais également de la part de trois investisseurs institutionnels qui n’étaient pas souscripteurs d’Albacap 1, indique l’associé cofondateur de la boutique Médéric Gaillard. En parallèle, nous avons finalisé le dernier investissement d’Albacap 1 à la fin d’octobre, achevant la constitution de ce portefeuille de 12 participations. En moyenne, notre ticket s’y élève à environ 8 millions d’euros et la valorisation des entreprises y est de 30 millions. »

L’équipe prévoit de rester sensiblement sur les mêmes bases avec son fonds de LBO de deuxième génération, dont la taille cible est de 115 millions d’euros – initialement calibré pour atteindre 100 millions, Albacap 1 a été clôturé à 114 millions d’euros en 2022 – avec un hard cap à 130 millions. Pas question donc de partir à la conquête d’un quelconque Everest du private equity pour Albarest Partners, dont le nom est une contraction d’« Albaran », un sommet situé en Haute-Maurienne, et d’« Invest », au risque de s’éloigner de la philosophie initiale de ses fondateurs.

En effet, les cinq investisseurs qui en sont à l’origine sont les anciens membres du bureau lyonnais de MBO+ ; en 2019, ils ont décidé de prendre leur indépendance, précisément pour rester sur un segment dont ils considéraient que leur employeur de l’époque s’éloignait. « En 2019, nous achevions avec MBO le déploiement du fonds 4 de 250 millions d’euros. Dans ses projections pour les millésimes suivants, la société tablait sur des véhicules de 300 à 400 millions, pour s’orienter vers le lower midcap (MBO Capital 5 a été closé à la fin de 2021 à son hard cap de 320 millions d’euros, NDLR). Or, nous souhaitions, a contrario, rester sur le segment du small cap, sur lequel nous avions enregistré nos meilleures performances et constitué un réseau local solide, permettant notamment d’accéder à des deals primaires, pas ou peu intermédiés, retrace Édouard Malandrin, président de la société de gestion. C’est pourquoi nous avons décidé de créer Albarest Partners avec les quatre autres membres de l’équipe de l’époque – Laure Thibierge, Médéric Gaillard, Steve Guyard et Anaïs Large – pour nous concentrer sur des entreprises régionales réalisant entre 5 et 50 millions d’euros de chiffre d’affaires et valorisées moins de 50 millions. »

Gouvernance

»»» Les cinq investisseurs à l’origine d’Albarest Partners ont été progressivement rejoints par d’autres professionnels pour constituer une équipe aujourd’hui composée de neuf personnes. Côté investissement, les trois associés – Édouard Malandrin, Médéric Gaillard et Laure Thibierge – sont secondés par un directeur de participations, Steve Guyard, une chargée d’affaires senior, Anaïs Large, et un chargé d’affaires, Neil Benoist. Ce dernier ne faisait pas partie du bureau historique de MBO+ et a rejoint la nouvelle société de gestion à la mi-2021 après un passage en TS chez Arthaud & Associés. Enfin, Laurent Gelpi, ancien directeur général de Garibaldi Participations, est venu prêter main forte à l’équipe en tant que senior advisor. Côté back et middle office, Aline Vermorel, une ancienne des relations investisseurs de Siparex, a été embauchée à la fin de 2022 en tant que contrôleur financier, tandis que Laurène de Cacqueray est l’office manager de la boutique.

Entrées

Un MBO majoritaire sur l’ESN Airria (environ 15 M€ de chiffre d’affaires à l’époque) a ouvert la phase de déploiement d’Albacap 1, premier fonds small cap d’Albarest, en co-investissement avec Rhône-Alpes PME. Il s’agissait d’accompagner le passage de témoin entre son fondateur et une nouvelle équipe de direction composée de ses principaux cadres, ainsi que la mise en route d’une stratégie de croissance externe. Celle-ci s’est concrétisée au bout de deux ans puisque Airria a annoncé le rachat d’ADW Network en septembre 2023, financé par un réinvestissement de ses actionnaires. Outre leur proximité géographique – Airria est basée à Grenoble et ADW à Lyon –, les deux sociétés affichent une grande complémentarité de métiers et de clients : l’une déploie et maintient des infrastructures réseaux et des flottes d’objets connectés dans le domaine de l’énergie, de la sécurité ou de la domotique, et l’autre intègre des solutions de connectivité sans fil pour des entreprises.

Albarest Partners, en co-investissement avec Celda Capital et BDR Invest, a présidé à la création d’Ephie Industries dans le domaine de la sous-traitance pour les industriels du luxe et de la cosmétique. Il a structuré une opération de LBO rendant possible le rapprochement entre EAC, concepteur et fabricant d’ornements et de pièces métalliques à destination de la maroquinerie et de la lingerie, et Graindorge, expert du traitement de surfaces plastiques travaillant notamment pour les industriels de la cosmétique. L’opération a été financée par une dette bancaire apportée par les maisons-mère de Celda Capital et BDR Invest, à savoir la Caisse d’Épargne Loire Drôme Ardèche et la Caisse d’Épargne Bourgogne Franche-Comté. Le nouvel ensemble, dont le chiffre d’affaires consolidé s’élevait à 17 M€, opère trois usines en France et en Roumanie. L’objectif affiché lors du rapprochement était d’atteindre 25 M€ de revenus à l’horizon de 2026, principalement en croissance organique.

Depuis le 24 septembre dernier, Tresch a un nouveau président. Après un an de transition sous le regard de son actionnaire majoritaire, Albarest Partners, il a pris les commandes de ce spécialiste du traitement des eaux industrielles quelques semaines après la conclusion de son premier build-up sur les deux sociétés sœurs Atlantique Industrie et Hydranet. Ce dernier a nécessité un réinvestissement du fonds lyonnais, rejoint pour l’occasion par Swen Capital Partners. Les trois entreprises servent le même type de clients, principalement des grands comptes des secteurs de l’agroalimentaire et de l’énergie, et couvrent désormais l’ensemble de la filière du traitement des eaux : Tresch conçoit et installe des unités de traitement des eaux « claires », en amont des process industriels, tandis qu’Atlantique Industrie et Hydranet interviennent sur les eaux qui en sont issues et dans la valorisation de déchets, notamment via la mise en place de méthaniseurs. L’ensemble, constitué sous la forme d’une holding commune hébergeant des marques autonomes, affiche 22 M€ de chiffre d’affaires.

En 2022, Albarest Partners a racheté à Réso Élec la société de génie électrique E.G.A avec pour projet d’en faire la brique fondatrice d’une plateforme plus large spécialisée dans le génie électrique et climatique industriel. Cette ambition s’est matérialisée en mars 2024 avec l’annonce de son rapprochement avec l’installateur d’armoires électriques M2EI au sein d’une holding commune baptisée Genius Énergie (35 M€ de chiffre d’affaires). Albarest, actionnaire majoritaire de l’ensemble, Réso Élec, qui avait réinvesti à ses côtés dans E.G.A en 2022, et le dirigeant cédant de M2EI avaient tous souscrit à l’augmentation de capital réalisée à l’occasion de cet adossement. La logique avec Genius Énergie est de laisser leur indépendance opérationnelle et commerciale aux deux sociétés et de mettre en place progressivement des synergies dans le domaine des achats et en termes de fonctions support. À terme, une gouvernance propre à Genius sera aussi installée.

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