Souvent considéré comme une rampe de lancement vers le mid cap, le capital transmission ciblant les PME valorisées moins de 30 millions d’euros peut être appréhendé différemment. Le small cap reprend les formes du capital investissement français originel.
Véritable engrais permettant aux PME de pousser pour devenir des ETI, le LBO small cap est le chaînon manquant du « Mittelstand » français. Le tissu économique tricolore compte trois fois moins d’entreprises de taille intermédiaire (de 251 à 5 000 salariés) que l’Allemagne et deux fois moins que l’Italie. Mais la France regorge de petites et moyennes entreprises (de 10 à 250 salariés) : elles seraient 90 828 dans le secteur marchand non agricole, selon les chiffres 2013 de l’Insee. Et parmi celles-ci, 4 100 ont été cédées à un investisseur tiers en 2014, d’après une étude de l’observatoire CNCFA (Compagnie nationale des conseils en fusions et acquisitions) Epsilon. Les opportunités de deals sont donc incommensurables pour les fonds d’investissement. Mais les PME ont elles aussi à gagner avec l’aide et l’apport financier de ces derniers pour rejoindre le club des 5 000 ETI françaises. Exclusive Networks (réseau, sécurité et stockage des données) illustre parfaitement cet enrichissement mutuel. La société est initialement accompagnée en capital développement par Edmond de Rothschild Investment Partners (EdRIP), qui lui apporte 3 millions d’euros en 2007 alors qu’elle réalise 14 millions d’euros de chiffre d’affaires. Trois ans plus tard, en 2010, Omnes organise son LBO pour une trentaine de millions d’euros, l’entreprise génère alors 82 millions d’euros de revenus. Après une augmentation de capital et des build-up, Exclusive Networks repart dans un deuxième LBO en 2015 avec Cobepa et Société Générale Capital Partners, qui la valorisent 350 millions d’euros. Entre-temps, elle est devenue une ETI présente à l’international et au chiffre d’affaires de 627 millions d’euros.